L'église de Saint Pierre de Campredon

Un peu d'histoire

La paroisse de Saint Pierre de Campredon tient son nom des termes occitans signifiant "champs ronds". Cela pourrait venir du fait que le ruisseau de la Nauze rejoint l'Aveyron en y dessinant un demi-cercle.

Les sources indiquent l'existence de la paroisse depuis au moins le XIe siècle. Probablement la fondation de cette paroisse est-elle due à l'effort missionnaire de l'abbaye de Montauriol, ou de St Théodard, à qui elle appartient.
En 1107, Eudes Adalbert et Pierre de Vintillac s'emparent de l'église Saint Pierre de Campredon appelée également Saint Pierre ès liens. Elle est restituée à l'abbaye de Montauriol en 1267.

Cette église devient peu après le chef-lieu d'un prieuré dépendant de l'abbaye puis du chapitre cathédral de Montauban jusqu'au XVe siècle. La paroisse dépendait de la seigneurie de Piquecos. L'ancienne église était orientée en sens inverse de la nouvelle, c'est-à-dire que le portail était orienté à l'ouest, face au Saula.

L'église est incendiée une première fois par les Protestants en 1561.

À partir des années 1620, la région est le cadre d'une lutte entre protestants qui sont maîtres de Montauban et le roi Louis XIII qui tente d'imposer son autorité sur tout le territoire. Le village de Saint Pierre de Campredon et son église sont détruits en 1622 comme les autres église environnantes.
L'édifice est rebâti assez pauvrement en 1629. L'église ne possédait pas de voûte, un plafond de lambris était posé sur la nef et sur le chœur. Des restaurations succintes furent réalisées 1816 puis l'édifice fut totalement reconstruit en 1876. Les motifs de la reconstruction sont les suivants :
- exiguïté de l'édifice eu égard au nombre de paroissiens (298 en 1852),
- irrégularité de l'édifice,
- contiguïté avec le presbytère qui l'expose à être la proie des flammes,
- l'édifice est bâti en contre-bas de tout le terrain environnant, entraînant une humidité dangereuse, qui augment tous les jours par la faible élévation du plancher et par l'impossibilité d'aérer l'intérieur d'une manière suffisante,
- ses murs actuels sont mal construits et sillonnés de profondes fissures ne pouvant supporter ni percements, ni rehaussements.
Un tel état des lieux réclame impérieusement la démolition et la reconstruction de l'église.
Dans le but d'éviter toute acquisition de terrain, le sol de l'ancienne église sera remblayé et incorporé en grande partie dans la nouvelle église. Le terrain qui manque sera pris dans l'ancien cimetière, précisément dans l'espace où en p révision d'une construction reconnue depuis longtemps inévitable, il n'a été opéré aucune inhumation depuis plus de 50 ans.
Un devis du 24 juin 1875 mentionne un coût de 16 000 francs. Les travaux coûtèrent en réalité 17 000 francs.

La nouvelle église est de style néo-gothique avec un chœur à cinq pans. La façade est en briques, avec un léger décor en pignon et surmontée d'un petit clocheton à une baie, flanqué de colonnettes.
Le clocher possédait jusqu'en 1933 une cloche portant la date de 1629 et le nom de sa marraine Suzanne de Gramont, comtesse de Montpezat et qui était châtelaine de Piquecos et propriétaire du moulin,. Cette cloche fêlée a été remplacée en 1933 par une nouvelle qui porte le nom de son parrain et de sa marraine, Léon Bozouls et Marie Durand.

L'abbé Jean Delon, retiré du ministère en 1913 fut le dernier curé.

Ce qu'il faut voir

 Dans le chœur :
- les peintures de Gaillard Lala faites en 1934

Dans la nef :
- Deux statues :
          Saint Pierre (à droite avec les clefs)
          Saint Paul (à gauche avec la bible)
qui sont les seuls vestiges de l'ancienne église.
- le niveau de la crue de 1930